Bien choisir sa barre de son : les technologies, comment s’y retrouver ?
La barre de son a longtemps été boudée par les cinéphiles et audiophiles et avec raison. Il n’y a pas si longtemps, ces appareils ne faisaient que reproduire le mauvais son des téléviseurs mais à plus haut volume. Cette époque est bien révolue alors que maintenant l’acheteur consciencieux aura besoin d’étudier les choix qui lui sont offerts tant il y a de particularités qui lui sont proposés. On retrouve sur le marché une barre de son pour tous genres d’utilisations tels le cinéma ambiophonique, le cinéma immersif Atmos et la sonorisation en continu (streaming) depuis le web.
Dans cet article, je vous ferai part des technologies offertes.
2 types de barres de son : avec ou sans haut-parleur de grave dédié (SUB)
Un grand nombre de barres de son fonctionnent avec un caisson de base séparé (appelé également subwoofer), lequel peut être inclus dans l’ensemble ou disponible en option. Vu qu’une barre de son demeure assez compacte, le rendement des graves sera compromis sans lui.
Dans la plupart des cas, le caisson de graves sera relié sans fil afin de pouvoir le disposer facilement.
Pour un encombrement réduit, certaines barres de son proposent un petit haut-parleur de sous-grave intégré offert dans des unités légèrement plus larges.
Ceux-ci offriront une sonorité acceptable. Dans ce cas précis, je vous conseille fortement d’en faire l’écoute avant d’acheter, car les techniques évoluent rapidement dans le domaine de la reproduction en format réduit. Certains surprendront alors que d’autres, moins évolués n’en vaudront pas la peine.
Plus récemment, nous avons vu des barres au concept « ultra mince ». La conception ultra mince est ressentie pour s’adapter parfaitement à un téléviseur mural : vous la fixez au mur et voilà que disparaît l’encombrement ! Ajout d’un caisson des graves, passage obligé ici…
Types de sonorités ambiophoniques
La stéréophonie 2.0
À titre de création d’ambiance, le strict minimum consistera en la stéréophonie à laquelle on ajoutera des effets de profondeur. Cette approche est du domaine des barres bon marché et propose la même chose que votre télé mais en plus fort. On parlera de la sonorité 2.0.
Pour obtenir une meilleure exécution, notamment pour la trame vocale, nous parlerons d’une sonorité de type 3.0 qui consistera en l’ajout d’un troisième haut-parleur en plein milieu de votre barre pour ne reproduire que les dialogues.
Si l’une ou l’autre précédemment énumérée inclus un caisson de grave, on ajoutera un « 1 » à sa désignation c.a. d : sonorité 2,1 ou 3,1.
L’ambiophonie 2D 5.1 ou 7.1
Elle proposera une ambiance d’arrière vers l’avant via des boîtes de son arrière pour le 5.1 et une combinaison arrière et latérale pour le 7.1. Vous aurez le choix entre des effets simulés virtuels ou organiques. En ce qui a trait aux effets virtuels, l’utilisation de la réverbération sur les murs et plafonds sera la norme, tandis que pour l’obtention d’un ressenti organique, l’on requerra l’usage de boîtes supplémentaires arrière et latérales. À coup sûr, le réalisme offert par les enceintes supplémentaires restera préférable malgré leurs encombrements.
— Les trames sonores de ce type comportent le « Dolby digital » ou le « DTS Digital Surround ».
L’ambiophonie 3D 5.1.2 7.1.2 et plus
Ce sont les barres offrant un son tridimensionnel (Dolby Atmos ou DTS : X), c’est-à-dire que le son provient à la fois des côtés et du haut. Les enceintes verticales sont généralement intégrées à la barre de son et utilisent le plafond pour réfléchir le son vers le spectateur. Les meilleurs ensembles telle la Samsung HW-Q990B proposeront de vraies boîtes arrières avec composantes diffusant vers le haut. La composante verticale sera identifiée par un troisième chiffre. À titre d’exemple, un système 7.1.4 telle que la Samsung 990 comportera quatre canaux verticaux.
Types de diffusion des effets ambiophoniques
Il existe trois façons de produire une sonorité ambiophonique :
1- L’ambiophonie virtuelle
Cette technique utilise un circuit d’interprétation numérique pour créer une résonance proposant l’illusion d’un son vous contournant. Le degré d’immersion ressenti dépendra de l’efficacité de ce traitement audio mais restera de toute façon limité. Un environnement chargé nuira au résultat.
2- L’ambiophonie virtuelle par réflexion
Celle-ci consistera en des haut-parleurs placés à différents angles dans le boîtier ainsi que pour les plus sophistiqués, de haut-parleurs orientés vers votre plafond. Ils utilisent les murs ou le plafond (pour un surround 3D) pour réfléchir le son et donner un rendu sonore enveloppant. Comme cette fois le son est bien réel en provenant de véritables haut-parleurs, vous aurez un rendement d’immersion supérieur.
3- L’ambiophonie véritable
Si vous recherchez un ressenti sonore réellement immersif, il faudra opter pour un modèle incluant un ensemble d’enceintes arrière. Tout comme pour un système de cinéma maison plein format, le fait d’avoir de véritables haut-parleurs arrière de type 3D orientés vers le plafond permettra le maximum de réalisme.
Pour bien réaliser la supériorité de cette approche et à titre d’exemple, imaginez un silence total alors qu’un avion au loin, en arrière-champ s’approche, seuls le ou les haut-parleurs arrière fonctionnent sur un système véridique, ce travail est impossible à réaliser par une barre qui utilise les murs pour recréer le champ arrière, encore moins réalisable avec un effet virtuel, car dans les deux cas, le son arrière sera généré par les haut-parleurs avant...
Il est intéressant de savoir que bien des manufacturiers offrent en option des haut-parleurs arrière pour leurs ensembles plus abordables. Vous pouvez donc obtenir la « vraie ambiophonie » sans avoir à vous procurer les ensembles ultimes. Le coût de cet ajout varie de 200 $ à 350 $.
Les critères à considérer
La puissance : elle s’exprime en watts, le plus sera le mieux car soyons franc, quand l’on visionne un film, on ne cherche pas à écouter des berceuses !
200 watts seront un bon départ, idéalement 400 watts incluant une valeur de 150 pour un caisson des graves resteront préférables.
Le nombre de haut-parleurs
Il n’existe pas de chiffre magique mais plus il y en aura, plus vous êtes certains d’obtenir des effets bien définis.
Trois types d’éléments sont proposés tel le « woofer » pour les graves, le « mid » pour les moyens telles les voix et le « tweeter » pour les aiguës qui est critique pour la production du champ sonore et le rendu musical.
Usage complémentaire : le streaming musical
Certains modèles offrent la possibilité via une application mobile d’accéder à des services musicaux en diffusion continue. Ainsi, les meilleures barres de son se transformeront en un système de son compétent. Pas bête quand on y pense car le téléviseur, exception faite des salles dédiées à cet effet, est souvent placé dans une aire de repos de la maisonnée. Dans ce cas, portez attention aux caractéristiques ayant un impact sur la musicalité de l’ensemble, notamment l’utilisation de tweeter de haut niveau et la capacité de lecture de fichiers audio de type flac, dsd et autres variantes reconnues pour leurs réalismes et absence de pertes (lossless).
Pour ne pas être limité...
Il est important de connaitre le type de codage audio pour le plus grand choix d’écoute. Il existe des encodages dédiés à l’usage de cinéma et d’autres pour l’écoute musicale.
USAGE CINÉMA :
Encodage Dolby
- Dolby digital : 5.1, = son compressé disponible depuis les années 2000
- Dolby Digital Plus : 7,1, = avec un débit supérieur offrant un son un peu plus naturel
- Dolby True HD: 7,1, = compression audio sans perte haute-fidélité
- Dolby Atmos : = son tridimensionnel (5.1.2, 9.1.4, etc.)
Encodage DTS
- DTS Digital Surround : 5,1, = son compressé le plus ancien.
- DTS-HD High Resolution Audio : 7,1, = moins compressé, plus naturel.
- DTS-HD Master Audio : 7,1, = compression audio sans perte haute-fidélité.
- DTS : X : = son 3D (5.1.2, 7.1.4, etc.)
USAGE ÉCOUTE MUSICALE :
Encodage :
- MP3 = Rendement minimaliste.
- AAC = Qualité CD.
- FLAC Hi-Rez = rendement haute-fidélité.
- DSD = qualité studio (rarement proposé sur barres de son.
Type de connectivité filaire
Il existe plusieurs façons de relier votre barre de son au téléviseur. Autrefois, nous utilisions un câble de type RCA qui ne permettait que de la stéréophonie avec au mieux une ambiance simulée.
Par la suite, le traitement numérique a permis le transfert du signal via fibre optique ou S/PDIF et ceci demeure la façon de faire pour les nouveaux comme les anciens téléviseurs. La qualité audio est excellente. Il est possible de transmettre un son multicanal, mais le nombre de formats compatibles est inférieur [pas de Dolby True HD ou de DTS HD Master Audio et j’en passe].
Cependant, avec la venue de plus en plus d’appareillage relié via un câble HDMI [décodeur TV, console de jeux, lecteur Blu-Ray, Chromecast, etc.] l’industrie a développé un nouveau protocole de transmission bidirectionnelle permettant l’échange d’information dans la chaîne de transmission ouvrant la porte à un rendement encore plus précis. Ce protocole se nomme « eARC » et permet la transmission de tous les formats à haute résolution. Bien appréciée aussi, la possibilité du contrôle de volume par une seule télécommande, celle du téléviseur.
Type de connectivité sans fil
Si vous avez la chance de posséder un téléviseur de 5 ans ou moins, vous pourrez probablement relier l’une des nouvelles barres via Bluetooth. Avec le Bluetooth, vous aurez un rendement de haut niveau pour l’écoute cinéma de tous les jours. L’amateur de cinéma de haute voltige préférera le câblage HDMI ou la plus récente nouveauté, j’ai nommé la connectivité via Wi-Fi ! La vitesse de transmission bidirectionnelle du WI-Fi permet la précision et l’application de correctifs audio en temps réel. Le WI-FI permet aussi le transport des trames musicales de streaming [Spotify Deezer et autres] ainsi que la commande vocale offerte par Google et Alexa notamment.
Considération esthétique
Dans l’ensemble des produits offerts, il y a de grands progrès du côté de l’esthétique. L’utilisation de formes variées selon un thème équarri ou tout en rondeur ainsi que l’ajout de tissus véridique permettra à votre acquisition de mieux se fondre dans votre décor.
Le mot de la fin
Voici donc la base pour s’y retrouver. Il y en a pour tous ! Absolument !
Restez à l’écoute !
Christian.
